La monnaie libre

C’est quoi ?

Le terme “monnaie libre” a été utilisé pour la première fois en 2010, par Stéphane Laborde, pour désigner l’unique solution au problème suivant :

Comment rendre tout individu, quelque soit l’endroit ou l’époque où il naît, égal à tous les autres devant la création monétaire ?

La monnaie libre est donc, avant tout, une découverte mathématique. En effet, une monnaie libre met tous ses membres à égalité devant la création monétaire, car elle garantit que :

  1. deux individus créent la même part de monnaie à tout instant t,
  2. deux individus créeront, au cours de leur vie, la même part de monnaie (et ce même s’ils vivent à deux époques différentes).

Cette égalité devant la création monétaire nécessite que la monnaie soit créée uniquement à travers un dividende universel. De nombreuses initiatives essayent de combiner blockchain et une forme ou une autre de « revenu de base » et Duniter semble aujourd’hui être la plus aboutie.

Et concrètement ?

En mars 2017 est née la première monnaie libre de l’histoire de l’humanité. Elle s’appelle « Ğ1 », ce qui se prononce « Ğ une » ou, plus simplement, « Jüne ». Débutée avec 59 membres initiaux, on compte en janvier 2020 plus de 2500 membres. Elle est basée sur le logiciel libre Duniter.

La Ğ1 se distingue des autres cryptomonnaies, en respectant la Théorie Relative de la Monnaie (TRM), et en utilisant une toile de confiance intégrée à la blockchain. Cette toile de confiance a pour but d’identifier ses utilisateurs afin de limiter la fraude de création monétaire par l’usage de plusieurs comptes membres.

La monnaie libre Ğ1 est co-produite chaque jour par ses membres sur leur compte via le DU (Dividende Universel).

On trouve actuellement plus de 24 groupes locaux, pour la majorité situés en France ou en Belgique, tous animés par des bénévoles qui, à l’occasion d’apéros ou de ğmarchés expliquent la TRM ou le fonctionnement des clients de Duniter.

Pour ceux qui pensent que cette crypto-monnaie est énergivore (comme le BitCoin), dans Duniter il n’y a pas de récompense particulière à calculer un bloc. Il n’y a donc pas de course à la puissance de calcul, et il est possible d’utiliser un Raspberry Pi (qui consomme très peu) pour calculer la chaîne de blocs.

Pour utiliser la Ğ1

Il existe plusieurs applications clients qui permettent de gérer son porte-monnaie (comme Sakia ou Silkaj), la plus pratique et facile à prendre en main étant Cesium.

Ses fonctionnalités principales sont :

  • Un récapitulatif des paramètres de la monnaie
  • Un annuaire des membres et portefeuilles
  • La liste des nœuds (serveurs) du réseau
  • La gestion des certifications
  • La gestion des transactions

Je veux entrer dans la toile de confiance et créer de la monnaie

Pour ça, il faut se rendre à des rencontres monnaie libre. En allant sur le forum, vous trouverez les différents groupes locaux et aurez les informations concernant les rencontres à venir. Vous pourrez également trouver de l’aide si vous souhaitez installer votre porte-monnaie et comprendre vraiment comment tout cet écosystème fonctionne.

Il faudra ensuite vous faire certifier par 5 membres existants, par exemple lors des événements organisés autour de chez vous. Une fois les 5  certifications reçues, il faut faire une demande d’adhésion sur le compte. Cette demande est valable deux mois et nécessite de choisir un pseudonyme. Une demande d’adhésion est en fait composée de trois éléments : clé publique, pseudonyme et date/heure de la demande. Une fois certifié, votre compte créera de la monnaie tous les jours, vers 12h.

Vous pourrez ensuite utiliser vos Ğ1 sur https://www.gchange.fr/, une des place de marché les plus actives, faire des dons (de plus en plus d’organismes acceptent les Ğ1), gérer des cotisations, ou évidemment faire des échanges pendant les rencontres monnaie libre.

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